Les chiffres inventés sont devenus monnaie courante sur les réseaux sociaux et notamment LinkedIn. Ils nuisent à notre capacité à discerner le vrai du faux. Faisons preuve de prudence et de scepticisme face à ces affirmations sans références, sans source. Cultivons notre esprit critique et creusons pour trouver des sources fiables.
Les chiffres inventés sur LinkedIn.
LinkedIn, la plateforme professionnelle, est devenue un lieu incontournable pour les chercheurs d’occasions de faire des affaires, les professionnels en quête de networking et les recruteurs en quête de talents. Rester vigilant quant aux informations et aux chiffres cités sur cette dernière est, à mon sens, plus que nécessaire.
Il n’est pas rare de trouver des articles ou des posts qui prétendent que telle ou telle pratique est la clé du succès, sans aucune preuve concrète pour étayer ces affirmations.
Combien de fois lisons-nous des affirmations du style « Seuls 5 % des marketeurs utilisent correctement l’emailing » ou « En 2025, 90 % des emplois nécessiteront des compétences en IA » sans aucune référence ni source ?
C’est devenu une mode, une facilité, un tic de langage.
Ces chiffres sortis de nulle part sont légion. Ils pullulent, infestent et intoxiquent nos fils d’actualité.
- Le copywriter pressé y recourt pour donner l’illusion de la scientificité.
- Le commercial en mal d’arguments s’en empare pour justifier son offre.
- Le conférencier à court d’inspiration s’en sert pour faire diversion.
La prudence est de mise.
Face à cette réalité, adoptons une approche critique lorsque nous lisons des statistiques sur LinkedIn et ailleurs. Ne prenons pas pour argent comptant toutes les affirmations que nous trouvons. Cherchons toujours à connaître la source des informations citées et assurons-nous qu’elles sont fiables.
Gardons à l’esprit que LinkedIn est une plateforme sur laquelle les utilisateurs peuvent se mettre en avant et exagérer leurs compétences et leurs résultats. Analysons les chiffres cités avec un esprit sceptique et prenons du recul avant de les accepter comme vérité absolue.
Le pouvoir des données vérifiables.
Pour éviter d’être influencé par des chiffres inventés, il est préférable de se concentrer sur des données vérifiables et provenant de sources fiables. Faites vos propres recherches sur le sujet qui vous intéresse et consultez des études ou des rapports réalisés par des institutions reconnues.
Si vous souhaitez appuyer un argument ou une proposition avec des chiffres, assurez-vous qu’ils proviennent d’une source crédible et précisez toujours la référence. Cela permettra à votre auditoire de vérifier les chiffres et de se faire une opinion éclairée.
La transparence avant tout.
Promouvez la transparence et partagez des informations établies à partir des faits vérifiables en mentionnant leur source et en expliquant comment ils ont été obtenus.
Si vous êtes un professionnel qui souhaite renforcer sa crédibilité sur LinkedIn, évitez de citer des statistiques inventées. Ceci vous permettra d’établir une relation de confiance avec votre audience et de vous démarquer en tant qu’expert dans votre domaine.
Le Web regorge d’affirmations simplement utilisées pour donner l’illusion de la scientificité ou justifier une offre. Restons vigilant, privilégions les données vérifiables et promouvons la transparence.
Notre crédibilité et celle de nos lecteurs sont en jeu.
Les conséquences des chiffres inventés.
Les chiffres sont des outils puissants qui nous aident à comprendre le monde qui nous entoure. Ils peuvent nous aider à prendre des décisions éclairées, à résoudre des problèmes complexes et à évaluer l’efficacité des politiques et des stratégies. Mais, lorsqu’ils sont inventés, les chiffres ont des répercussions néfastes sur notre compréhension de la réalité.
Ils brouillent les repères et rendent toute discussion rationnelle impossible.
Lorsque des chiffres inventés sont présentés comme des faits, ils brouillent les repères et rendent toute discussion rationnelle impossible. Les chiffres sont censés représenter des données réelles, mais quand ils sont manipulés ou inventés, ils perdent leur valeur informative. Cela crée une confusion généralisée et fait en sorte que les personnes ne peuvent plus raisonner ensemble sur la base d’informations fiables.
Par exemple, imaginons une discussion sur le taux de chômage dans un pays. Si des chiffres inventés sont utilisés dans cette discussion, il devient très difficile d’arriver à une compréhension commune de la situation. Les différents participants peuvent avoir des opinions divergentes fondées sur des chiffres trompeurs, ce qui rend impossible toute recherche de consensus ou de solutions efficaces.
Ils nuisent à notre capacité à discerner le vrai du faux.
En étant exposés à des données inventées ou manipulées, il devient difficile de distinguer les faits réels des informations trompeuses.
Les conséquences, sont parfois graves. Nous le voyons notamment dans le domaine des médias. Les données utilisées pour promouvoir des idées fausses ou pour manipuler l’opinion publique sont de plus en plus légion. Ainsi, les individus peuvent être amenés à croire des choses qui n’ont aucune base solide, ce qui peut conduire à des décisions et des actions néfastes.
Ils intoxiquent nos fils d’actualité et nuisent à la crédibilité des utilisateurs.
Avec la montée des réseaux sociaux et des plateformes de partage de contenu, sans oublier la démocratisation de l’intelligence artificielle générative, nous sommes constamment bombardés d’informations de toutes sortes.
Lorsque celles-ci sont partagées massivement, elles intoxiquent nos fils d’actualité et compliquent la distinction entre les informations véridiques et les informations inexactes. Cela crée un climat de méfiance généralisée et alimente les théories du complot et la désinformation.
En fin de compte, l’utilisation de chiffres inventés compromet notre capacité à comprendre le monde qui nous entoure de manière objective et rationnelle. Il est donc essentiel de promouvoir la transparence, l’intégrité et la véracité des données et de rejeter toute manipulation ou invention de chiffres.
Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou.
Friedrich Nietzsche
Le doute constructif et l’esprit critique.
Le doute est souvent perçu comme une faiblesse, une hésitation face à la certitude. Pourtant, adopter une attitude critique et sceptique dans notre recherche de connaissance me paraît essentiel. Le doute constructif nous conduit à remettre en question les informations que nous recevons et à chercher des sources fiables pour les vérifier.
Le doute devrait être la règle et inciter à chercher des sources fiables.
Face à la quantité massive d’informations auxquelles nous sommes exposés quotidiennement, ne pas prendre tout ce que nous entendons ou lisons pour argent comptant, reste la règle numéro une. Le doute doit être notre réflexe premier.
Par exemple, la prochaine fois que vous lirez « 66 % des DRH détestent les CV vidéo », posez-vous ces questions :
↘ D’où vient ce chiffre ?
↘ Qui l’a calculé ?
↘ Sur quel échantillon ?
↘ Quelle méthodologie ?
Et, si aucune réponse ne vient étayer cette pseudo-information, il vaut mieux s’abstenir de la relayer. Contribuons à la lutte contre la désinformation !
Je suis convaincu que le doute constructif est un outil précieux pour évaluer la crédibilité des informations que nous recevons. Il ne s’agit pas d’être systématiquement méfiant, mais plutôt d’avoir une approche prudente et critique.
Le scepticisme stimule la réflexion critique et évite de relayer des pseudo-informations.
Le scepticisme est l’essence même de l’esprit critique. Il nous incite à remettre en question les idées reçues, les dogmes et les croyances, et nous invite à analyser de manière approfondie les informations qui nous sont présentées.
Le scepticisme implique de douter de l’autorité et de la vérité absolue. Il nous rappelle que personne ne détient la vérité (mais plutôt sa vérité) et que toutes les informations méritent d’être évaluées de manière objective.
En cultivant une approche sceptique, nous nous protégeons des pseudo-informations et des théories du complot qui se propagent facilement dans notre société connectée. Notre esprit critique se développe et nous sommes plus aptes à discerner le vrai du faux.
Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien.
Socrate
La philosophie du « je ne sais pas » est un rempart contre l’absurde et l’imposture.
État d’esprit humble, cette philosophie reconnaît que nous n’avons pas toujours toutes les réponses et que certaines questions peuvent rester sans réponse. Elle nous incite à continuer d’explorer et de chercher des réponses, sans succomber à la tentation de l’absurde ou de l’imposture.
En admettant que nous ne sachions pas tout, nous nous ouvrons à l’apprentissage et à la remise en question de nos propres connaissances. Nous sommes conscients de notre propre ignorance, ce qui renforce notre curiosité et notre volonté de découvrir la vérité.
La philosophie du « je ne sais pas » est donc un rempart contre les différentes formes de manipulation et de mensonge qui peuvent circuler autour de nous. Elle nous protège contre les discours simplistes et les idées dogmatiques en nous encourageant à maintenir une attitude critique et nuancée.
Le doute constructif et l’esprit critique sont des outils essentiels dans notre quête de connaissance et de vérité. En remettant en question les informations que nous recevons, en adoptant une approche sceptique et en reconnaissant notre ignorance, nous nous protégeons des fausses informations et des manipulations.
Le doute devrait être notre règle originelle, nous incitant à chercher des sources fiables et à confronter les différentes perspectives. En cultivant une philosophie du « je ne sais pas », nous restons ouverts à l’apprentissage et à la découverte, tout en étant armés contre l’absurde et l’imposture.
La minorité a quelquefois raison, la majorité a toujours tort.
George Bernard SHAW
Cultiver notre esprit critique
Nous méfier des évidences et nous remettre en question est un réflexe salutaire, notamment dans le monde numérique où règnent les fausses nouvelles.
Voici quelques façons de cultiver notre esprit critique :
Creuser pour trouver les sources fiables plutôt que de se contenter du premier résultat Google.
Il est facile de se fier au premier résultat de recherche sur Google, mais cela ne garantit pas la fiabilité de l’information. Il est important de creuser plus profondément et de trouver des sources fiables pour étayer les données que nous avons dénichées. En cherchant des sources provenant d’experts du domaine, de publications académiques ou de sources réputées, nous pouvons nous assurer d’avoir une compréhension plus précise du sujet.
Faire preuve d’humilité et de prudence en évitant de balancer des chiffres sans certitude.
Lorsque nous partageons des informations, nous devons être conscients de nos propres limites et ne pas nous lancer dans des affirmations sans certitude. Exprimons nos opinions ou des hypothèses de manière claire, au lieu de prétendre connaître des faits. Faisons preuve de prudence et d’humilité !
La crédibilité de chacun est en jeu.
Lorsque nous partageons des informations avec d’autres, veillons à leur véracité. La crédibilité de chacun est en jeu quand nous relayons des informations erronées ou trompeuses. Avant de partager une information, faisons preuve de diligences raisonnables en vérifiant la source, en croisant les informations, et en demandant une confirmation auprès de sources fiables. Cela permet d’éviter la propagation de fausses informations et de préserver notre réputation.
Le mot de la fin.
La magie des chiffres peut être tentante pour notre cerveau fainéant avec ses neurones. J’en suis bien conscient. Et, c’est d’ailleurs la philosophie qui me permet, à présent, de prendre ce recul nécessaire sans que cela soit maladif.
Pour ma part, donner et vérifier mes sources n’a pas toujours été une démarche naturelle.
Mais, j’ai compris qu’en balançant des données en l’air, c’était ma crédibilité qui risquait de voler en éclats.
Et, vous, arrivez-vous facilement à cultiver votre esprit critique, à creuser pour trouver les sources, à chercher plus loin que le premier résultat Google ?